Aujourd’hui, on vous raconte le chemin de croix vécu par Thomas, pour contester une majoration d’amende non reçue. Spoiler Alerte : c’est toujours pas réglé, et ça fait 8 mois que ça dure…
Chapitre 1 : l’infraction
Que celui qui n’a jamais pris une prune pour excès de vitesse me jette la première pierre. En cette belle journée du 2 juin 2022, sur une 2x 2 voies à Carrières sous Poissy, en doublant un camion, c’est la surprise : un Policier Municipal sort d’un buisson et me demande de m’arrêter.
Je suis pris la main dans le sac, aucune excuse, lorsque je vois le Policier, je suis à 65km/h compteur. Il n’est jamais bon de contester une amende que vous avez mérité. Oui Monsieur l’Agent. Vous avez raison Monsieur l’Agent. Je reconnais Monsieur l’Agent. Je quitte le contrôle quelques minutes plus tard, j’ai reconnu l’infraction, bien fait pour moi. Si j’avais su…
Chapitre 2 : La couverture
L’info circule quand même assez vite. « Fait attention sur cette route, je me suis fait toper« . « C’est limité à 50, fait gaffe car cela ne saute pas aux yeux« . « Ils étaient planqués à tel intersection, je sais que tu passes la tous les jours« . Puis, un camarade d’infortune débarque début juillet, un mois après moi. « Je me suis fait toper au même endroit que toi ! Bon moi ils m’ont pas compté la vitesse, mais le pot de la moto. Pourtant dieu ait que j’étais pas à 50« . On est pas tous logé à la même enseigne.
Le gros problème, c’est que mon camarade d’infortune chopé en juillet a reçu sa prune à son domicile 15 jours après ! J’en suis presque jaloux. Je sens venir la douille. Il faut que je me couvre.
Je trouve donc l’adresse mail de la « Trésorerie Yvelines Amendes » sur internet. J’envoie donc un mail, expliquant que je me suis fait avoir, qu’un de mes collègues également un mois plus tard, mais qu’il a reçu la sienne et moi non. Je m’inquiète car je n’ai pas envie de recevoir une majoration gratuite. Réponse ironique de l’administration : « ne vous inquiétez pas, on a un an pour vous l’envoyer ! » Me voilà rassuré (non).
Chapitre 3 : la majoration
Tout vient à point à qui sait attendre. A mon retour de vacances, je trouve dans ma boite aux lettres le précieux sésame : la majoration ! En vérité je ne suis pas plus étonné que cela. Tout de même, ça pique ! 375€ au lieu des 90 de base ! D’un coté, j’ai tout de même un petit gout amer pour la Trésorerie Yvelines Amendes (c’est que le début) qui se foutait de moi. « On a un an pour vous l’envoyer Monsieur, il ne faut pas être pressé comme cela !« . On nous prends vraiment pour des cons.
Chapitre 4 : La contestation
Contester une majoration, c’est plutôt simple. J’envoie donc à l’Officier du Ministère Public ma contestation, avec les formes, précisant bien que je ne conteste absolument pas l’infraction, mais la majoration. Je ne l’ai jamais reçu, et pour preuve de bonne foi, je rajoute la copie du mail que j’ai envoyé. Envoyé en recommandé, dans les temps, à l’adresse indiquer… je ne devrais pas avoir trop à m’inquiéter.
En revanche, ne soyez surtout pas pressé : Si vous avez que quelques jours pour contester, c’est vriament à sens unique : il faut compter plusieurs mois pour avoir une réponse, et personne ne vous tient au courant.
Chapitre 5 : le début des emmerdes
Début décembre, 3 mois plus tard, l’OMP m’a répondu ! Il considère que l’infraction est caractérisée (normal), mais m’accorde la remise au tarif initial. C’est parfait, c’est tout ce que je demandais ! Mais il y a tout de même un problème : je ne peux payer que par chèque. Qui en 2023 paye encore par chèque ? Personne. C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas de chéquier. Je trouve un arrangement avec un collègue, un chèque contre du liquide. Il est précisé que ce n’est pas nécessaire de l’envoyer en recommandé. Je suis trop méfiant pour ne pas le faire : il partira en recommandé.
Chapitre 6 : le dénouement ! (C’est faux)
Mi-décembre, 15 jours après avoir envoyé le chèque : c’est terminé (non) ! Une magnifique lettre de l’OMP m’indique qu’il a reçu mon chèque, que le montant correspond à l’amende, et qu’il met donc fin aux poursuites et au dossier. Bon quand on y réfléchit, c’était quand même facile non (haha si j’avais su) ? Au moins, le problème est réglé. Je peux donc passer a autre chose, fermer le dossier de mon coté, et passer aux cadeaux de Noël !
Ce qu’ils ne précisent pas dans leur lettre, c’est que l’OMP, aussi gentil soit-il, ce n’est pas lui qui encaisse le chèque ! C’est la Trésorerie Yvelines Amendes ! A votre avis, quelle est la probabilité pour que ces 2 agences, qui travaillent quand même tous les jours ensemble sur ces sujets là, ne discute pas l’un et l’autre ? Le problème, vous le voyez venir : J’ai payé. On m’a accordé l’arrêt des poursuites. Mais personne a prévenu le putain de Trésor Public.
Forcément, si ils ne sont pas au courant, c’est quoi la prochaine étape ? La saisie ! Et pour être sur d’être payé, ils te saisissent 2 fois (oui oui.). Une sur ton salaire, à hauteur de l’amende, mais aussi une sur ton compte en banque ! 2 fois 375 euros ! 750 euros pendant les fêtes ! Généralement, tu te dis que quand même, on doit te prévenir d’une dinguerie comme ça non ? Alors oui on te préviens. Mais trop tard : j’aperçois la notification de saisie sur mon compte le 23 décembre. Ma banque, elle, me préviens qu’ils vont le faire le 27. Oups.
Chapitre 7 : Le vrai dénouement ! (C’est encore faux)
Dans un mois comme celui de Décembre, avec tous les cadeaux de Noël, ce n’est pas le meilleur moment pour ce genre de blague. J’appelle donc la Trésorerie Yvelines Amendes. Quel hasard, personne ne répond. Du coup, je change les derniers numéros, qui doivent correspondre au même bâtiment. Bingo, au bout de la 4ème combinaison, je tombe enfin sur quelqu’un !
Mon sauveur me confirme qu’il a bien reçu le chèque, et me rassure donc « Aucun soucis Monsieur, je peux vous confirmer que votre ardoise est à 0 » ! Alors, non. Vous avez une ardoise de 375 euros à mon encontre, et bientôt 750 si vous vous bougez pas le cul. « J’ai bien compris Monsieur, nous avons un délais de 3 mois pour vous rembourser, ce sera fait ! » Et si je prends des AJO avec vos conneries, qui les payent ? Heureusement, ce n’est pas mon cas. Mais quelqu’un qui est dans le dur financièrement, ce genre d’erreur peut vraiment vous foutre dans la merde. Je lui fait gentiment comprendre qu’il n’est pas question que je sois remboursé dans 3 mois. Nous sommes fin décembre, l’inflation explose tout sur son passage, j’ai besoin de ma thune maintenant.
Je dois bien avouer que je n’ai pas été le citoyen le plus agréable de sa journée. Il n’empêche que je suis tout de même tomber sur un mec efficace, et c’est plutôt rare : j’ai été remboursé 4 jours plus tard. Il a également pu annuler la saisie sur salaire avant qu’elle soit effective.
Bon cette fois-ci, c’est terminé ? Stromae disait dans sa chanson « Quand tu crois enfin que tu t’en sors, quand y en a plus… bah y en a encore ! » Vous les avez vu venir vu les frais de dossier de votre banque, équivalent à quasiment 40 euros, que VOUS devez payer ? Moi clairement, je ne l’ai pas vu venir.
Chapitre 8 : Je vais tout casser
Ce qui me rend fou dans ces « frais de dossier », c’est que je dois payer 40 balles pour une connerie du Trésor Public. Et quand le Trésor Public déconne, ce n’est pas lui qui paye : c’est ma pomme !
Je demande donc gentiment à ma future ex-banque de me rendre les frais de dossier qu’ils m’ont prélevé pour une raison simple : ce n’est pas à moi de payer les erreurs des autres. J’avoue que je n’étais pas trop inquiet de la suite. A mon sens, j’allais être remboursé sans trop de difficulté, au vue des pièces justificatives apportées, qui prouvent bien que c’est une erreur.
La Banque Postale elle, a décidé de ma lâcher le plus beau contre-uno de sa vie : ils ont retourné mon argument… contre moi ! « Monsieur, La Banque Postale n’a de son coté commis aucune erreur ! Il n’y a donc pas de raison que ce soit nous qui payons les erreurs des autres. Retournez-vous contre le Trésor Public ! » Le pire, c’est qu’en vrai c’est d’une logique implacable !
Au moment où j’écrit ses lignes, je ne sais toujours pas si je vais trouver une solution. J’ai rendez-vous fin mars aux impôts pour cette connerie.
Morale de l’histoire : respectez les limitations de vitesse, et si votre banque vous chie dessus comme c’est le cas pour moi : fuyez.
